Le terminal bus est à Ajmer la ville la plus proche de Pushkar il me reste 13 km à parcourir, les rickshaws m'assaillent et me proposent le trajet pour 400 rps (j'ai payé 300 pour faire 400 km en bus, prix déja bien gonflé ) 350, 300 rps, puis me proposent de me conduire à 3km plus loin où se prennent les bus pour Pushkar pour 100 rps , je décide de ne pas leur répondre, ils sont une dizaine sur le coup.
Je commence à marcher, là le chauffeur d'un bus qui passe me hèle "pushk pushk " tarif local 16 rps
Le bus est bondé de pèlerins
les touristes hindous se font aussi arnaquer, m'assurera t'on pour soulager ma mauvaise humeur .
Pushkar est un lieu saint avec un lac sacré un peu comme Vanarasi (une partie des cendres de Gandhi y ont été dispersé)
les pélerins nombreux se pressent sur les gaths (marches) qui entourent le lac, il y a aussi un temple à Brahma et quelques temples dédiés à Shiva éparpillés autour d'un village voisin
Pushkar
lien vers mes photos
Première impression décevante des touristes partout, pas mal de jeunes de toutes les nationalités, hamburggers végétariens, de la grass, des vêtements trench (super sympa des restes d'import aux boutiques branchés de nos ville) ou bab dans les boutiques, bijoux en argent pieres, et cela tout le long de la rue centrale.
Nombreux sont les routards qui y prolongent le séjour, c'est un village calme , circulation interdite dans le centre, des restaux adaptés aux gouts occidentaux, de la grass à profusion,des hôtels pas cher, des motos en location
Je suis assaillie dés la descente du bus par les rabatteurs qui me proposent leurs hôtels, là encore je ne réponds pas et me dirige vers le moins cher du G du routard
un hôtel ayant vue sur le lac
accueil peu sympathique du gérant, chambre minable, dans le style cellule prison, je prends la moins chère 100rps (moins de 2€) bien décidée à trouver mieux demain
le matelas comme partout est hyper dur, les oreillers moins souples qu'un bloc de granit, les WC et douche à un autre étage
Au 2ème étage je trouve la salle de bain , un grande bassine avec eau à volonté, faut juste que je fasse dégager, la chèvre vautrée sur le ciment humide.
Elle ne fait aucune difficulté , pour la remercier je lui laisserai une bassine pleine
Aprés ces heures de marche sur le goudron j'apprécie le sol frais des gaths où il est interdit de garder les chaussures et de photographier
Les hindous sont joueurs un groupe d'hommes confond dévotion et swiming pool dans un petit bassin et ne se gènent pas pour se prendre en photo, il y a des singes partout qui attrapent au vol les bananes qui leur sont offertes, les hindous aiment les animaux, ils les protègent, les nourrissent.


Dernier jour à Puskar, je flâne sur les gaths bien décidée à prendre quelques photos, un jeune m'aborde et m'offre des pétales de roses à jeter dans le lac, encore du business organisé par les prêtres, payer une grosse somme en échange des prières de protection sur la famille, il me dit d'enlever mes chaussures et de ne pas les mettre dans mon sac c'est impur, je n'ai aucune confiance en lui > hi hi
je continue pieds nus, chaussures ds le sac et me dirige vers les femmes, là il est obligé de me laisser
les pèlerins se font avoir par ces réciteurs de prières mais peuvent difficilement refuser c'est pas bon pour le karma
le gars se place à coté de vous, récite des prières et vous lie au poignet une bandelette de coton rouge
Les femmes sont surprises de me voir et m'accueillent avec joie, certaines veulent que je les prenne en photo les seins nus, elles si pudiques
je pense que la pudeur est plus en lien avec les interdits et là c'est un jour et un lieu particulier.
Comme la relation s'installe je décide de m'amuser un peu, je leur demande de plonger, de nager alors qu'elles sont juste dans l'eau jusqu'à la taille, les dévotions ressemblent plus à des jeux qu'à des prières, je prends quelques photos, ça piaille de tout côté.
elles veulent me mettre à l'eau mais je suis obligée de leur demander grace à cause du passeport et de l'argent que je garde toujours sur moi
elles sont plutôt grassouillettes , à part les ados et les très vieilles souvent très menues.
les femmes ici sont toutes de princesses dans leurs saris très colorés, les ados sont souvent en jeans.
je leur dis que demain je reviens en maillot la rigolade reprend et elles se disputent pour me mettre le bindi sur le front ( rond rouge sacré symbole de l'Inde)
je reprends mon observation, un prieur est en train, l'air de rien, de se mettre dans la poche les pièces que les gens jettent dans le lac, facile elles sont sur le bord, le soir la pêche s'organise avec un fil lesté d'un aimant
les petits mendiants de Pushkar s'accrochent à vous, jusqu'à ce que vous leur cédiez quelques roupies et si ça ne marche pas
ils vous sortent le grand jeu "j'ai faim"
Il vous font acheter des chapatis, des biscuits, des bananes ou tout autre aliment à un marchand de leur choix, qu'ils rapporteront contre quelques rps, dés que vous aurez tourné le dos
Si vous voulez vraiment les nourrir, apportez leur un paquet ouvert, ou des bananes achetées loin d'eux
Ces mendiants n'ont pas faim c'est juste leur business.
j'ai joué avec eux à la toupie car malgré tout ils restent des enfants, arriver à obtenir un sourire n'est pas acquis, j'ai réussit ce chalenge, je n'en suis pas peu fière.
Passer dans la rue et sentir leurs petites mains crasseuses dans la mienne sans qu'ils n'en attendent rien est une belle victoire.
Il est facile de juger les parents qui envoient leurs gosses dans la rue avec notre morale occidentale. Ils sont juste privés d'école mais pas de savoir, ils apprennent beaucoup au contact des jeunes touristes routards qui eux n'ont pas de jugement sur les valeurs "familiales et éducatives"
"pas d'avenir" cette phrase je l'ai souvent entendu, si vous n'avez pas de boule de cristal, vous ne savez rien de leur avenir.
Si vous vous préoccupez de leur avenir ne donnez rien, mais ne les rejetez pas , même si vous êtes excédés par leur "accrochage"
On ne change pas l'Inde au mieux c'est elle qui nous change si on accepte de baisser la garde et surtout de mettre en avant notre soi -disante superiorité culturelle.
Il y a peu de chance pour que Robin lise ces lignes, j'ai perdu ton adress e.mail, Bravo petit draideux pour l'action que tu mènes (musique de rue) pas d'ONG juste un grand coeur.
Robin à 25 ans d'immense draides un sourire tout aussi immense, il était venu prendre des cours de sitar, luth à mache long (Ravi Shankar) mais n'a pas pu repartir ...
Je me balade ensuite dans le village et tombe sur Virginie la jeune quebecoise rencontré à Jaisalmer, elle vient se reposer dans ce lieu
paisible qu'elle connait déja, pas tout à fait remise de sa tourista.
On est contente de se revoir malheureusement je pars dans 3h et je ne peux retarder mon voyage ayant retenu un billet de train
dans 3j au depart d'Amedabad pour Mumbai, pour une fois que je planifie pfou ! elle m'accompagne jusqu'au départ du bus qui me ramène à Ajmer.
Juste le temps de lui présenter Robin venu lui aussi me dire aurevoir.